|
| Accueil |
Créer un blog |
Accès membres |
Tous les blogs |
Meetic 3 jours gratuit |
Meetic Affinity 3 jours gratuit |
Rainbow's Lips |
Badoo |
[ Actualités Locales ] [ Revue de presse ] [ L'Association ] [ Espace Citoyen ] [ Bios et Histoires ]
|
|
|
|
12 ans de descente en enfer (2)
06/10/2012 02:12
6 2002 à peine commencée et, déjà, une nouvelle échéance politique se fait. Double même puisque le premier semestre verra se succéder présidentielles et législatives… Des législatives pour lesquelles Albert Facon, patron du PS dans la circonscription, entend bien réaffirmer son leadership… et gérer au mieux le cas Dalongeville.
Facon et Dalongeville se connaissent bien, très bien même, depuis la campagne de 1997 où, dans la reconquête de la circonscription enlevée quelques années auparavant par le maire de Noyelles-Godault, Jean Urbaniak, Gérard Dalongeville mit tout son zèle et son esprit de stratège au profit du député courriérois. Qui lui en sut longtemps gré… D’autant plus qu’il était de notoriété publique qu’entre Albert Facon et Pierre Darchicourt, les rapports étaient loin d’être d’une cordialité extrême. On imagine donc aisément que, même si le message officiel en 2001, était « de soutenir Pierre », la victoire de son ancien directeur de cabinet aura dû provoquer chez Albert Facon une certaine jouissance, celle-ci lui ouvrant en sus tout grand les portes de la présidence de l’agglomération. D’où le fantasme en ces premiers jours de 2002 d’un grand pardon qui, en intronisant Gérard Dalongeville comme son suppléant aux législatives de juin 2002, remettrait ce dernier dans une stratégie de retour imminent au PS. Sauf que l’icône Che sera entretemps passée par là… Et que, dès l’été 2001, Gérard Dalongeville aura commencé à manifester son admiration pour Jean-Pierre Chevènement dont la candidature fait alors un vrai tabac. En septembre 2001, il lui avait déroulé le tapis rouge à l’hôtel de ville et organisé au Cèdre bleu un spectacle de Gérard Lenorman Surfant sur un nuage, le maire d’Hénin en vient même à rêver d’un hypothétique maroquin…
En cette fin janvier 2002, grand branle-bas de combat à l’hôtel de ville où Gérard Dalongeville organise sa première cérémonie de voeux avec, l’invitation résumant tout le contexte anti-Darchicourt d’alors, le maire PS de Lens, Guy Delcourt, comme invité d’honneur. Un voisin prestigieux à propos duquel Gérard Dalongeville expliquera en préambule combien sa présence à Hénin-Beaumont sous la mandature Darchicourt eut été incongrue. Guy Delcourt aura juste le temps de rosir sous quelques compliments d’usage avant de voir, de manière surréaliste, son hôte du jour tirer à boulets rouges sur le Parti socialiste et son député Albert Facon… Mais aussi sur le gouvernement Jospin dont Dalongeville qualifie la loi des 35 heures d’« erreur de conception ». Guy Delcourt, blême, lui qui vient d’être fraîchement intronisé porte-parole de la campagne Jospin dans le Pas-de-Calais, quittera l’hôtel de ville, furibard. Jurant ses grands dieux qu’on ne l’y reprendrait plus. Gérard Dalongeville venait quelques minutes plus tôt d’annoncer sa candidature aux législatives contre Albert Facon. Le grand pardon ce ne sera donc pas pour cette fois-ci !
7 Passé le nouveau camouflet de la candidature Dalongeville aux législatives, les passes d'armes continuent de plus belle au sein du PS héninois désormais scindé en deux factions se regardant en chiens de faïence, les Darchicourtiens et les Albertistes... Une guéguerre qui finira mal, comme bien souvent.
La Poste peut remercier René Albert et Micheline Rudi, qui, depuis l'automne 2001, multiplient les courriers aux caciques du parti de manière exponentielle. Leur souhait : qu'une section-bis du parti, dégagée de l'influence (néfaste selon eux) de Pierre Darchicourt voit le jour à Hénin. Un voeu pieux qui floppe quelque peu puisque, courrier après courrier, les réponses des instances fédérale ou nationale. En avril 2002, les deux sécessionnistes écrivent une nouvelle fois à François Hollande. Tout d'abord pour expliquer combien eux et leurs camarades ont été écartés du meeting lensois de Lionel Jospin qui fut un échec retentissant, la faute à « l'immobilisme de certains de nos élus et dirigeants locaux », tempête le duo pointant en filigrane le patron de la « circo », Albert Facon). Et les mots ne sont pas plus tendres pour caractériser l'immobilisme du secrétaire fédéral, Serge Janquin, et « son inertie quant à l'arbitrage du bien-fondé de la reconnaissance de notre section dissidente ». Du côté de Monsieur Gérard ? Eh bien les hostilités sont franchement lancées avec un Albert Facon épargné jusqu'alors et que le maire taxe désormais d'homme au « comportement immature », d'un député usant et abusant de « la récupération politique ». « Mais on n'est pas à un spectacle de claquettes ! Il faut arrêter de faire battage dans la cour des usines mais travailler en amont et se serrer les coudes... », s'offusque ou fait semblant de s'offusquer celui qui a gagné la réputation de « pugnace barbu ». AA: ben, il n'avait pas complètement tort le barbu!
Le 21 avril passera par là pour attiser la rancoeur... À Hénin, dans le contexte que l'on connaît d'un FN trouble-fête, le PS sort vainqueur de son duel avec le MRC chevènementiste (17,5 % contre 11 %). Avantage Facon ? Pas si sûr puisque, dans les jours suivants, Dalongeville tire la couverture à lui en jouant les chevaliers blancs anti-FN avec un calicot apposé au fronton de l'hôtel de ville (dont le préfet exigera le retrait) et une manif anti-FN dans le centre-ville.
« Ils ont osé ! »
À un mois des législatives, c'est l'offensive anti- PS qui se muscle lors d'une conférence de presse où Gérard Dalongeville et son suppléant, le Leforestois Michel Rodriguès (ancien collaborateur de Jacques Mellick) dénoncent en Albert Facon un « PS arrogant... donneur de leçons » et « dénué d'autocritique » qui se coupe progressivement de la population.
Pas en reste, Albert Facon ne se gênera pas alors pour sortir la grosse artillerie contre celui qui, 5 ans plus tôt, lui avait été précieux : « Dalongeville ? Ce n'est qu'un petit caporal spécialiste des inaugurations de plaques d'égout ! » Le maire d'Hénin et son compère leforestois sont montrés du doigt pour avoir osé déposer une gerbe en souvenir du 10 mai 1981 : « Je les connaissais menteurs, affabulateurs et avec un ego énorme, mais je ne les connaissais pas imposteurs... Ils ont osé ! C'est une honte pour tous les socialistes ! » Une attaque conclue par une ultime salve signée Jean-Pierre Corbisez : « Pour tuer la gauche, ces deux-là sont aujourd'hui prêts à tout ! » Et pour l'un d'entre eux, ça ne fait même que commencer !
8 Au coeur du mois de mai 2002, l'affaire explose comme une bombe à fragmentation au coeur de la campagne législative. Une histoire qui paraît alors incroyable, et que, dix ans plus tard, tout le monde a intégré comme le scénario le plus rocambolesque qu'ait connu la vie politique héninoise. Qui est pourtant déjà bien perverse...
Tout commence dans la foulée du grand numéro de claquettes anti-FN de Gérard Dalongeville pendant l'entre-deux tours de la présidentielle : manif, banderole au fronton de la mairie, grandes déclarations la main sur le coeur... Une mobilisation payée cash lors du premier conseil municipal ayant suivi le scrutin. Lors d'une passe d'armes verbale, Steeve Briois, à la tête d'une opposition frontiste alors uniquement forte de trois élus, se dresse et pointant l'index vers Gérard Dalongeville lui lâche une petite phrase qui paraît alors sibylline pour tout le monde: "Vous voulez que je raconte à tout le monde ce qui s'est passé sur le parking de Babou !"
Visage empourpré en retour du maire qui balbutie et, dans un état second, improvise une suspension de séance pour retrouver ses esprits. L'anecdote intrigue, amuse sur le coup, mais est vite oubliée par tout le monde... Enfin pas tout à fait puisque, la curiosité aidant, à notre demande, Steeve Briois accepte finalement de décrypter cette petite phrase énigmatique. Et là, on en reste comme deux ronds de flanc... Le conseiller régional FN héninois nous explique tout simplement comment, en mars 1999, il reçoit un coup de fil de Gérard Dalongeville, fraîchement parti avec ses cliques et ses claques du cabinet de Pierre Darchicourt. Et ce que le socialiste propose au frontiste est tout bonnement ahurissant puisqu'en substance, il lui fait savoir qu'il préfère voir un Steeve Briois devenir maire d'Hénin plutôt que Pierre Darchicourt. Et lui propose de lui faire parvenir aussi régulièrement que discrètement certains documents embarrassant pour le maire d'Hénin, soustraits au cabinet avant son départ. Une conversation qui pourrait être juste sortie des fantasmes de Steeve Briois... si elle n'avait été précieusement captée par l'élu frontiste sur un mini-enregistreur. Le précieux document original dormant depuis lors dans le coffre de son camarade Freddy Baudrin... Une affaire dont on soupçonne le côté éminemment vénéneux que l'on teste, le 17 mai, devant Gérard Dalongeville, dans l'intimité de son bureau majoral.
Et le moins que l'on puisse dire est que cette histoire lui fera de l'effet puisque, débordant de rage, les yeux injectés de sang et les joues rougies par un psoriasis fulgurant, le maire vitupère et entre dans une rage folle. Jusqu'à bousculer tout ce qui lui tombe sous la main. « Moi aussi, je peux raconter n'importe quoi et dire que je possède un enregistrement prouvant qu'Albert Facon a rencontré des extra-terrestres!», hurle-t-il, voyant là le signe d'une manipulation et d'une entente Darchicourt-Briois.
L'affaire devient publique et met Dalongeville au plus mal, le paroxysme étant atteint le 30 mai lors d'un débat télévisé sur les ondes de C9 lorsqu'Albert Facon, excité comme une puce par la révélation de cette histoire, sort sur la table un lecteur de cassettes et toise avec un sourire malicieux son ami Gérard pour lancer à la cantonade « Est-ce qu'il a ramené la cassette ? » et de poursuivre, goguenard, « Vas-y Gérard, fais-nous écouter la cassette ! » Dalongeville, au comble de la fureur, arrache alors son micro-cravate. Avant de tirer des salves en série contre le député sortant et faire la sourde oreille aux provocations estampillées « Babou ». Il jure ses grands dieux qu'il portera plainte pour diffamation. Mais ne le fera pourtant jamais !
Le lendemain, il ne faut sans doute y voir qu'un méchant hasard, notre agence de La Voix du Nord est cambriolée. Heureusement, seules des cassettes audio et des CD gravés sont emportés par ces monte-en-l'air mélomanes dont on n'a jamais su qui ils pouvaient être.
9 L'affaire Babou va-t-elle décrédibiliser Gérard Dalongeville ou, ce dernier criant au complot, va-t-elle lui faire porter une couronne d'épines du martyr?
En ce 9 juin 2002, le PS joue en effet gros sur la 14e avec cet inattendu face-à-face Facon-Dalongeville. Après Darchicourt, l'impétueux maire d'Hénin se paiera-t-il le député ? D'autant que le maire d'Hénin y met les moyens. Dans son entourage, on multiplie les soutiens via une équipe de campagne qu'on annonce alors forte de 300 membres, le « pôle républicain » rassemblé sur Hénin (et qui ne durera que le temps d'un printemps) ayant réussi à rallier à lui quelques piliers de la vie associative héninoise.
Seule circonscription du Pas-de-Calais à vivre cette exception, la 14e voit également le PRG local bafouer les accords nationaux de soutien au PS pour se rallier au ticket Dalongeville-Rodriguès. À l'époque, autour de Jean-Marie Caléro, président de la fédération régionale, on retrouve déjà ceux qui seront, quelques années plus tard, des alliés de poids de Gérard Dalongeville dans sa stratégie de retour au PS, à savoir Jean-Marc Bouche (qui vient de reprendre la gérance du Cèdre bleu, cantine du maire, the place où toutes les affaires héninoises se finalisent autour d'un verre ou d'un bon repas), Olivier Vergnaud ou Jean-Pierre Chruszez.
Quant à Claude Chopin, le premier adjoint, lors de la dernière semaine de campagne, publie un vibrant communiqué de presse rappelant sa qualité d'ancien responsable national socialiste pour expliquer combien Gérard Dalongeville « est un homme courageux et d'honneur ». Un jugement de valeurs à propos duquel, dix ans plus tard, M. Chopin doit se mordre bien fort les lèvres... Rapidement dans la soirée, on comprend que l'OPA dalongevilienne sur la circonscription a « flopé ». Hormis Hénin-Beaumont où l'élu MRC pointe en tête (il faut se souvenir qu'à l'époque, Gérard Dalongeville avait fait grimper la base militante du mouvement chevènementiste à des hauteurs himalayennes, notamment en distribuant généreusement les cartes parmi le personnel municipal), seule la ville de Leforest (dont le maire, Michel Rodriguès, était suppléant) plébiscite le ticket dalongevillien.
Albert face au fan club
Dans les fiefs PS ou PC, la gamelle est même spectaculaire avec moins de 5 % à Courrières, 2 % à Oignies, 3 % à Rouvroy et Méricourt. Avec 14,4 % des exprimés, le maire d'Hénin pointe donc en troisième place, loin derrière Albert Facon et Steeve Briois.
Une victoire qu'Albert Facon choisira de savourer sans réserve en allant, en ce dimanche soir électrique, carrément défier Gérard Dalongeville en salle des fêtes d'Hénin-Beaumont. Sûr de lui, avec le sourire goguenard de celui qui est partout chez lui, l'homme qui est bien parti pour rester député, doit alors faire face à un déluge d'insultes et de noms d'oiseau d'un fan club dalongevillien littéralement déchaîné par l'audace du Courriérois.
Dalongeville, lui même, vient en rajouter en déplorant, les yeux dans les yeux, le « manque de dignité et d'humilité du député »... Lequel ne se laisse pas faire et mouche le maire d'Hénin, même si celui-ci, devant micros et caméras, vient d'appeler « à voter sans réserve pour Albert Facon afin de faire barrage au FN ».
Un ralliement que le socialiste analyse à sa juste mesure, ravivant même des souvenirs de 1999-2000 : « Si Dalongeville appelle à voter pour moi, c'est contraint et forcé. Moi, je ne promets pas l'université ou le TGV à Hénin. Et puis, il a peut-être oublié ce que j'ai fait pour lui ... » Pas faux! Le second tour ne sera qu'une simple formalité pour Albert Facon, alors que Gérard Dalongeville sort de ce duel renforcé sur Hénin mais a priori affaibli au sein de la famille communautaire. Quant au PS héninois qui n'a pas réussi son opération-reconquête, il entre, lui, en véritable zone de turbulences.
10 L'été 2002 est celui de tous les déchirements au PS héninois où Daniel Duquenne et son mentor, Pierre Darchicourt, deviennent chaque jour un peu plus chien et chat.
Une situation qu'à distance, René Albert et Micheline Rudi, plus activistes que jamais dans leur volonté de refonder une section socialiste « dédarchicourtisée », observent en se frottant les mains. Tant cette guérilla interne pourrait servir leur cause... Dans ce combat interne, Daniel Duquenne peut alors compter sur Albert Facon (ce ne sera pas toujours le cas !) qui appuie la motion de défiance prise au cours de l'été en commission administrative, afin de dénoncer toute éventualité de retour du maire d'Hénin-Beaumont au sein du PS. Le député s'en porte garant assurant que lors des municipales « le PS aura une tête de liste bien à lui, et ce sera un vrai socialiste, je peux vous l'assurer ! » Un Courriérois d'autant plus motivé qu'il fulmine alors d'avoir, dans les pattes, deux recours en annulation de l'élection législative... téléguidés par des proches de Dalongeville !
Pendant ce temps-là, dans les coulisses fédérales, c'est un plan B de reprise en mains de la section d'Hénin qui s'esquisse alors que l'on apprend qu'une mission de pacification pourrait être confiée à Nathalie Samadi, qui fut proche de Jacques Mellick... avant de se rapprocher de Marie-Noëlle Lienemann. Une rumeur non dénuée d'intérêt lorsqu'on sait les liens d'amitié qui persistent entre l'ex-homme fort béthunois et Gérard Dalongeville. De là à imaginer que la jeune femme ait tout d'un cheval de Troie qui, une fois en place, faciliterait le retour du fils prodigue au bercail socialiste, toute honte bue... Au coeur de cet été bien chaud politiquement, un autre nom circule pour remettre la section héninoise sur de bons rails, celui d'Annick Genty, fraîchement débarquée du conseil municipal car invalidée, mais toujours très active au niveau fédéral. Où elle siège au Bureau... Des options qui, bien évidemment, contrarient au plus haut point le duo Rudi-Albert. Surtout que, depuis un an, Serge Janquin fait la sourde oreille à ses insistantes propositions...
Et à la mairie d'Hénin, me direz-vous ? Eh bien l'ambiance n'est curieusement guère plus réjouissante que, rue Elie-Gruyelle, du côté de la rose héninoise. En effet, depuis l'hiver 2001 et le logique départ de Daniel Duquenne vers le conseil régional, c'est Richard Gonzales qui a pris en mains la Direction générale des services. Chevènementiste émérite, M. Gonzalez devait a priori former un duo idéal avec Gérard Dalongeville.
Sauf qu'en quelques mois, les nuages commencèrent rapidement à s'assombrir au-dessus de M. Gonzalez, un peu trop critique avec son patron et qui n'hésite pas à le faire savoir. Ce qui lui vaudra quelques mois d'humiliations en série (un classique du management dalongevillien dont souffrirent plusieurs chefs de service, mais aussi une dir'cab et un certain nombre d'élus). Résultat des courses, à l'été 2002, la Ville n'a plus de DGS, M. Gonzales étant en pleine dépression après un épisode particulièrement éprouvant, le jour de la fête de la Musique où Dalongeville lui passe un savon carabiné dans son bureau, hurlant tellement fort que les services comme les visiteurs n'auront rien pu manquer de cette méga-engueulade.
Richard Gonzales, qui ne communiquait déjà plus avec son maire que par post-it interposés, finira par lâcher officiellement la barre en octobre, laissant un siège vacant. Et un maire fermement décidé à ne plus avoir de DGS trop zélé dans les pattes...
| |
|
|
|
|
|
|
|
décision le 17 octobre pour MSI
04/10/2012 15:42
Ce matin,la direction de Meca Stamp International s'est rendue au tribunal de commerce d'Arras pour tirer le bilan de trois mois de prolongation d'activité. Et éviter une liquidation qui serait une nouvelle catastrophe pour l'emploi dans le secteur. Afin de donner une ultime chance à MSI, les juges ont octroyé à l'entreprise un ultime délai jusqu'au 17 octobre.
VDN 3/10/2012
| |
|
|
|
|
|
|
|
12 ans de descente en enfer
04/10/2012 11:46
Pour clarifier la situation de notre Ville, nous avons décidé de créer une rubrique supplémentaire qui s’intitule : REVUE DE PRESSE.
Nous nous sommes accordés dans ce comité pour inaugurer celle – ci par l’excellent rappel qu’a initiée la Voix du Nord sous la plume de Pascal Wallart. Point n’est besoin de présenter ce journaliste local dont la probité n’a d’égale que la sympathie qu’il dégage. C’est un œil avisé, témoin depuis de longues années de la descente aux enfers de notre cité. Voilà pourquoi, il nous semblait légitime d’éditer son excellent travail de rappel sur une situation qui pourrait être incompréhensible aux non - initiés de la vie locale.
Bonne analyse à tous !
Le Comité RRC
12 ans de descente en enfer
PAR PASCAL WALLART
1 10 juin 2012 : en totalisant 16,71 % des suffrages héninois lors du premier tour des législatives, Philippe Kemel place la barre de l'influence socialiste au plus bas sur l'échiquier politique de la ville. Mais comment, diable, un parti qui fit des décennies durant la pluie et le beau temps à Hénin-Beaumont en est-il arrivé là ? Quels sont les démons intérieurs qui, depuis 2000, ont petit à petit gangrené l'influence du parti à la rose jusqu'à en faire aujourd'hui une peau de chagrin ? Coup de rétro sur une machine politique sacrément grippée...
Un nouveau siècle qui ouvre à Hénin-Beaumont une nouvelle ère. À un an des municipales, Pierre Darchicourt, sur lequel plane depuis toujours l'encombrante image du père n'imagine pas un seul instant perdre son fauteuil majoral. Comme s'il était maire de droit divin... Or, le fils est fait d'un autre bois, bien moins en empathie avec l'homme de la rue que le père ne l'était, et la ville bruisse de rumeurs peu amènes pour celui qui est également vice-président à la Région... On le dit en indélicatesse avec la Justice, annonce que la brigade financière s'intéresse aux finances héninoises et certains murmurent même que le maire dormirait en prison.
Lourde ambiance. D'autant plus que la maison socialiste héninoise, maison de confiance depuis toujours, commence à se fissurer au fur et à mesure des disgrâces de certains de ses cadres. À commencer par Claude Chopin, fils de l'emblématique Berthe, et qui fut des années durant un des piliers du PS héninois, en en connaissant chaque rouage. Depuis 1995, l'ancien premier adjoint est « tricard » et persona non grata à la mairie... Idem pour Saverio Maldonato, impétueux adjoint aux finances, lui aussi poussé dans la marge par un Pierre Darchicourt ne supportant plus sa fougue difficilement maîtrisable... Ou encore Claude Duberger, secrétaire des Amis de la rose à l'accent rocailleux, qui n'a plus, mais plus du tout, les grâces du maire. « Le problème avec Pierre, c'est qu'il se fâchait avec tout le monde et qu'il se mettait petit à petit à dos aussi bien des militants que des élus. En fait, il n'avait pas de rapports amicaux avec qui que ce soit, il était comme ça, Pierre ! » se souvient Daniel Duquenne, qui était alors du premier cercle de Pierre Darchicourt.
« Il vampirisait Darchicourt ! »
Un problème comportemental dont, en cette année 2000, un Héninois entend bien faire son miel. Il s'appelle Gérard Dalongeville et, jusque début 1999, était directeur de cabinet de Pierre Darchicourt.
Un jeune homme ambitieux, placé quelques années plus tôt par Daniel Percheron auprès du maire d'Hénin-Beaumont pour y faire ses armes. Et qui se révèle très vite un incroyable Machiavel, réussissant en quelques mois à se débarrasser de la Dir'cab jusqu'alors en fonction pour la remplacer. Et se « révéler », comme s'en souvient Daniel Duquenne : « Il n'avait pas son pareil pour manipuler les gens, les flatter et mettre Pierre Darchicourt en porte-à-faux. Lorsqu'il recevait les gens à la place du maire, c'était souvent pour des questions d'emploi, il leur disait que si ça ne dépendait que de lui tout irait bien, mais que le maire ne voulait pas. Et puis il montait Pierre Darchicourt contre nous, il l'avait carrément vampirisé et j'avais même alors été mis sur la touche. Jusqu'à ce que le maire comprenne, grâce au DGS, Philippe Tessier, la vraie nature de Dalongeville. Il l'a finalement coincé avec une histoire de vérification des marchés publics... » Début 1999, fuyant le cabinet plutôt que d'en être viré, Dalongeville est lâché dans la nature et rumine sa vengeance. Qu'il promet terrible. L'homme est alors encore officiellement socialiste et, fort logiquement, va se jeter dans les bras d'autres amis socialistes, dont Jean-Pierre Kucheida... par ailleurs ennemis jurés de cet empêcheur de tourner en rond de Darchicourt. Qui, à la tête du District d'Hénin-Carvin, joue trop souvent les francs-tireurs et les méprise superbement. Et si la haine de ce jeune Héninois barbu était la meilleure des armes pour abattre l'arrogant maire d'Hénin ?
2 « Cette histoire entre Pierre Darchicourt et Gérard Dalongeville, ça nous est un peu passé au-dessus de la tête, à nous, élus de la majorité.
On n'a jamais vraiment su ce qu'il s'est réellement passé entre eux ! Je suis convaincu que Pierre Darchicourt avait autour de lui des gens intègres qui ont essayé de faire des choses, certes commis des erreurs, mais loin, très loin de ce que j'ai pu lire dans le bouquin de Dalongeville. Là, je suis tombé des nues... ». Aujourd'hui « rangé des voitures », en tout cas de la vie politique puisqu'il a largué les amarres depuis quelques années avec le PS, Jean-Luc Lottegier était en 2000 le secrétaire de la section socialiste d'Hénin-Beaumont : « On avait une vie de section qui marchait plutôt bien avec, à la fin des années 90, un peu plus de 200 cartes, ce qui était loin d'être le point culminant de la section, pendant les années Piette, au début des années 80, où on a eu jusqu'à 500 cartés ! » Jean-Luc Lottegier, qui était également l'un des piliers de l'équipe municipale de Pierre Darchicourt, a vécu aux premières loges la grande cassure avec Gérard Dalongeville, en 2000, lorsque celui-ci fait savoir qu'il est candidat à la candidature PS contre Pierre Darchicourt au sein de la section. Une hérésie, un crime de lèse-majesté qui se paiera alors rapidement au prix fort : l'exclusion de Dalongeville du PS. Enfin, en apparence... puisque, dans l'ombre, bon nombre de caciques de la fédé 62, excédés par le comportement hautain de Pierre Darchicourt et persuadés qu'il ne rencontrera plus la même adhésion populaire qu'en 1995, encouragent en sous-main la candidature dissidente du dir'cab revanchard. Dans le même temps, un autre militant socialiste héninois se décide également à entrer dans un combat frontal avec Pierre Darchicourt, en se présentant également contre lui aux primaires de section. Il s'appelle Jacques Nowak, a son franc - parler et les mots qui font mouche pour dénoncer la dérive monarchique du maire d'Hénin... Le temps de la révolte a incontestablement sonné du côté des « damnés du PS » alors que, dans la quiétude de son cabinet, Savério Maldonato, prépare lui aussi la riposte à Darchicourt en donnant asile à Claude Chopin qui implante là-bas son QG... Jean-Luc Lottegier se remémore le vote des primaires de 2000 qui fut sous haute tension : « Je me souviens avoir interdit à Gérard Dalongeville de voter puisqu'il venait d'être exclu par Serge Janquin. Il était venu avec son épouse et ils étaient beaucoup au sein de la section à ne même pas vouloir le laisser entrer dans la salle des votes.
J'ai pris sur moi de l'en autoriser puisque son épouse, elle, avait le droit de voter... Les semaines passant, on a compris que Dalongeville se présenterait tout de même lors de sa campagne comme socialiste, même non carté... » Et pour cause puisque, derrière lui, ils sont nombreux au PS à espérer la chute de la maison Darchicourt, et même au-delà puisque Jean-Marie Alexandre, pour le MRC, ou encore Yves Coquelle, pour le PCF, furent des ardents artisans souterrains de l'option Dalongeville afin de retrouver enfin un peu d'espace politique à Hénin-Beaumont.
La campagne sera irrésistible pour Dalongeville, unissant les grognes des Nowak, Maldonato et Darchicourt et ratissant large, promettant même à tout va des lendemains où il raserait gratis; a contrario, cette campagne sera un véritable chemin de croix pour Pierre Darchicourt, qui fera le service minimum, persuadé qu'in fine les gens le plébisciteront : « Il était convaincu que c'est avec un bilan qu'on gagne une élection. Or, c'est en faisant campagne, et uniquement en faisant campagne qu'on remporte un scrutin. Pierre n'a pas voulu le comprendre ou trop tard. Mais le mal était déjà fait... » Atomisé dès le premier tour, Pierre Darchicourt tentera bien de renverser la vapeur entre les deux tours en promettant de laisser son fauteuil à Jean-Claude Delhaye en cas de victoire, mais le ressort était déjà cassé. Le Dir'cab éconduit, qui a entre-temps largué les amarres avec les Maldonato et Nowak dont il a vite compris qu'il ne pourrait les avoir sous son contrôle, tient sa revanche. Et cette mairie dont il rêvait. Officiellement, le PS a donc perdu Hénin-Beaumont, mais dieu que les apparences sont trompeuses...
3 Mars 2001 : Gérard Dalongeville a réussi le hold-up parfait laissant un PS exsangue autour de Pierre Darchicourt KO debout. On aurait alors pu attendre de l'ancien maire qu'il fasse preuve de force de caractère en partant, toute honte bue, à la reconquête de son siège. Mais il n'en sera rien et son refus de l'obstacle causera très vite d'énormes dissensions dans la famille à la rose...
Le jour de gloire est arrivé pour Gérard Dalongeville en ce dimanche matin où il doit être installé dans sa fonction de maire. Pendant toute la semaine, en mairie, c'est ambiance panique à bord pour une ribambelle de cadres et de proches collaborateurs de Pierre Darchicourt qui quittent le navire héninois pour rejoindre la communauté d'agglomération ou des collectivités voisines.
« Pour moi, cette période, c'est avant tout le jour où Dalongeville est venu me voir dans mon bureau. Ouh là, ce n'est vraiment pas un bon souvenir... D'autant plus que, pendant la semaine précédant l'installation du nouveau conseil, des employés municipaux avaient placardé dans les couloirs "Attention, le loup est de retour dans la bergerie !" », se souvient Daniel Duquenne. Qui, à l'époque était DGS, et eut à souffrir mille morts pendant les quelques mois qui précédèrent sa mutation à la Région.
Revenons à ce fameux « grand dimanche » qui fut conclu par une fête homérique dans l'hôtel de ville où les bouchons sautèrent par centaines jusque tard dans l'après-midi pour ouvrir cette nouvelle ère. Une ère à laquelle Pierre Darchicourt choisira finalement de ne pas apporter sa contribution.
Le jour de l'installation, l'« ex » fait courir le bruit qu'il vient d'être hospitalisé d'urgence pour masquer son refus de vivre une séance humiliante.
Lors de la réunion suivante du conseil, il présentera carrément sa démission, réalisant ainsi une erreur politique qui, à court terme, mènera à sa disgrâce en Région. Daniel Duquenne ouvre à nouveau la boite à souvenirs : « Je lui avais conseillé de ne pas démissionner, en lui expliquant qu'on reviendrait et qu'il fallait qu'il garde une équipe autour de lui. Mais il m'a juste répondu "Tu ne crois pas que je vais me contenter de 3 ou 4 séances de conseil par an, non ça c'est pas pour moi !" Il a démissionné et l'a très vite amèrement regretté ! »
« Darchicourt était appelé Louis XIV ! »
Du côté du secrétariat de la section PS, juste avant les municipales, Jean-Luc Lottegier venait de passer la main à René Albert, un syndicaliste aussi jovial qu'entier, pour se consacrer pleinement à la campagne de Pierre Darchicourt au côté de Nicolas Desfachelle et Jean-Claude Delhaye. « On aurait dû avoir la puce à l'oreille parce que, pendant la campagne, on s'est vite rendus compte que la fédération socialiste n'avait aucune position franche, claire et tranchée par rapport à lui. On a rencontré Serge Janquin à plusieurs reprises qui nous disait juste "Pour moi Dalongeville n'est plus socialiste ! " mais ce n'était jamais suivi de véritable effet, explique Jean-Luc Lottegier. En plus, nous, on la trouvait plutôt incroyable que Dalongeville ait attiré vers lui tous les déçus du système Darchicourt puisqu'il en avait été lui-même l'instigateur. Il faut savoir que c'est Dalongeville et moi qui avions mis Chopin sur la touche de la section PS ! Et puis il a réussi à attirer à lui tout le service technique, là où Pierre Darchicourt était carrément appelé Louis XIV... Pendant toute la période où il a été au cabinet de Pierre Darchicourt, il avait déjà beaucoup assuré sa popularité puisqu'il apparaît que lorsqu'un bouquet de fleurs était envoyé, c'était en double, un au nom du maire et un au sien ; idem pour les courriers qu'il adressait au nom de Pierre Darchicourt et un en son nom. Au bout du compte, il avait fini par être plus fort que le parti socialiste lui-même ! » Un PS qui, d'ailleurs, dès la démission de Pierre Darchicourt enregistrée, va commencer à sérieusement dérailler...
4 Les premiers mois de la mandature Dalongeville marquent une véritable hécatombe sur la liste PS où, l'un après l'autre, les élus démissionnent. Jean-Claude Delhaye, Marcelle Varet et le PRG Guy Gilbert quittent successivement la scène municipale.
Si, sur les bancs de l’opposition socialiste, rabrouée quand elle n'est pas humiliée par un Gérard Dalongeville revanchard à souhait lors de chaque séance de conseil, c'est panique à bord, du côté de la section toujours forte de 217 adhérents, l'eau prend de partout. Il n'a en effet pas fallu deux mois pour que la suffisance de Pierre Darchicourt, aigri de surcroît par son cuisant échec, ne provoque des crises d'urticaire dans les rangs de la section. « Pierre était resté très hautain. Ainsi, lorsqu'il venait au siège, rue Elie-Gruyelle, il ne se mélangeait jamais aux militants et restait cloîtré dans son bureau à l'étage. Pour lui parler, il fallait grimper là-haut et beaucoup avaient du mal à le supporter ! » se souvient Daniel Duquenne.
En mai, le clash est inévitable lorsque le torchon commence à brûler entre l'ancien maire et la trésorière de la section, à savoir son ancienne adjointe à la vie associative, Micheline Rudi. Dont il exige qu'elle lui remette toutes les pièces comptables. Raison invoquée : l'imminente informatisation de la trésorerie... Mais la vraie raison est autre, tout autre même, puisqu'elle tient aux liens d'amitié qu'entretiendrait la trésorière... avec ce félon de Gérard Dalongeville. Dix-neuf ans de carte et trois mandats dictent à Mme Rudi de ne pas jouer les béni oui-oui... Ce qui la pousse à entrer en guerre ouverte avec son ancien patron, rejointe dans cette croisade par le secrétaire de section, en personne, René Albert, qui sonne la charge contre le maire déchu et démissionne de son mandat. « Le vrai problème de Pierre Darchicourt est qu'il n'arrive toujours pas à accepter sa défaite. Et s'en prend à tout un tas de vieux militants qui, comme moi, ont depuis longtemps compris quel était le vrai problème et ne s'enfermeront pas dans ce type de démarche aveugle », tempête alors M. Albert. Qui, avec sa camarade Micheline, va remuer ciel et terre pour extirper le PS de l'influence de Pierre Darchicourt. En septembre, tous deux émettent le voeu de créer une seconde section socialiste à Hénin-Beaumont, une bizarrerie qui a déjà été vécue douloureusement du côté des socialistes de Boulogne ou de Lens... Une initiative qui, bien évidemment, est très très mal prise au sein de la section héninoise que Daniel Duquenne a repris en mains après le forfait de René Albert. Une section au sein de laquelle Pierre Darchicourt s'isole de plus en plus, ayant, juste avant l'été, mis sur la place publique ses différends avec le député (et patron de la circonscription PS) Albert Facon, le qualifiant d'homme « sans scrupules » au « comportement que d'aucuns qualifient de scandaleux » après que ce dernier ait volontairement omis de créditer à Pierre Darchicourt la réalisation de la résidence Léo-Ferré, inaugurée en juin 2001. Et pour laquelle Gérard Dalongeville n'aura eu d'autre mérite que celui d'avoir acquis le ruban tricolore ayant servi à l'inauguration. Combat des chefs, scission en vue et, derrière tout ça, l'ombre de Gérard Dalongeville qui manipule avec jouissance tout ce petit monde en regardant la maison Darchicourt s'effriter. Le Rubicon sera même franchi en septembre 2001 lorsque Micheline Rudi, à la suite de démissions en cascade, finit par devenir conseillère municipale. Et choisit alors en son âme et conscience de tourner le dos à la section darchicourtienne : « J'ai mûrement réfléchi à ce que j'allais faire dans le contexte actuel où nous cherchons à recréer un vrai PS démocratique à Hénin.. Aujourd'hui, ma position est claire. Les décisions que je prendrai au conseil municipal ne viendront que de moi, sans avoir à obéir à un groupe qui, par des comportements rancuniers et irresponsables, s'éloigne de plus en plus de son rôle de "faire avancer notre ville". Je suis toujours socialiste et je le resterai » À deux on fait mieux, paraît-il... Pas sûr !
5 Automne 2001, la série noire continue au sein du groupe municipal PS qui perd mois après mois ses élus. Cette fois-ci, contrairement aux autres, ce n’est pas le dépit ou la déception qui pousse Annick Genty hors du conseil, mais son invalidation par le T.A., sa fonction de responsable de l’UTASS héninoise étant alors jugée comme incompatible avec son mandat municipal…
Ce départ de celle qui, jusqu’alors animait avec pugnacité le groupe socialiste malgré les sarcasmes répétés du maire, permet un intéressant come back… Celui de Jean-Luc Lottegier, secrétaire de la section PS jusqu’aux élections municipales, et qui était l’un des plus fiables lieutenants de Pierre Darchicourt. Il rejoint alors les rescapés de l’équipe Darchicourt, à savoir le discret Beaumontois, Guy Flament, mais aussi l’ancienne adjointe, Martine Drapier, un des symboles de la défunte Darchicourtie. Un PS héninois qui avait un premier ennemi de l’intérieur nommé Gérard Dalongeville, connaissant sur le bout des ongles la maison socialiste et les petits travers de son ancien patron, mais évitant alors soigneusement de retourner les poubelles.
Ce qui n’est pas le cas de Mme Rudi qui, rudoyée par Daniel Duquenne, dans le journal interne du PS « Entre nous » n’hésite pas à révéler qu’en 1999, l’ancien maire avait mis le compte de la section à découvert en commanditant un sondage d’un coût de plus de 9 000 € à la société EDL communication publique. Une prestation dont on ne saura jamais comment elle fut réglée puisque, dixit l’ancienne trésorière, l’émission d’un premier chèque de plus de 6 000 € avait mis le compte du PS héninois à découvert.
On croit que cette année 2001, déjà bien chargée en émotion en a fini avec ses coups de théâtre, eh bien l’on se trompe puisque, quelques jours avant Noël, c’est au tour de Martine Drapier de jeter l’éponge. Ulcérée par le passage dans l’équipe Dalongeville de son ancienne collègue, Micheline Rudi, l’ex-adjointe aux affaires sociales largue les amarres avec la politique et de jeter la première l’opprobre sur certains caciques socialistes du bassin minier ayant délibérément aidé Gérard Dalongeville pour se débarrasser d’un Pierre Darchicourt « qui était tellement bon qu’il inquiétait quelque part son environnement…, Hénin-Beaumont devenait quelque part trop puissante et Pierre Darchicourt trop indépendant ! ». Et la conseillère démissionnaire de poser la question : « Croyez-vous qu’à lui tout seul, Gérard Dalongeville aurait pu financer sa longue campagne?… Le travail de fourmis de l’équipe dissidente, pendant plusieurs années, a été orchestré et alimenté de main de maître par quelques “grands. Hénin-Beaumont était une section forte de l’image socialiste du Pas-de-Calais. Aujourd’hui elle est celle qui se déchire. Quel gâchis ! Il faudra des années pour reconstruire ! » Martine Drapier ne sait pas alors à quel point elle a mis dans le mille. Faisant dans son analyse une seule erreur, et de taille, celle de prévoir lors des législatives prévues six mois plus tard un ticket Facon-Dalongeville.
Un ticket qui, s’il avait existé, aurait peut-être changé le cours de l’Histoire ...
| |
|
|
|
|