Pour clarifier la situation de notre Ville, nous avons décidé de créer une rubrique supplémentaire qui s’intitule : REVUE DE PRESSE.
Nous nous sommes accordés dans ce comité pour inaugurer celle – ci par l’excellent rappel qu’a initiée la Voix du Nord sous la plume de Pascal Wallart. Point n’est besoin de présenter ce journaliste local dont la probité n’a d’égale que la sympathie qu’il dégage. C’est un œil avisé, témoin depuis de longues années de la descente aux enfers de notre cité. Voilà pourquoi, il nous semblait légitime d’éditer son excellent travail de rappel sur une situation qui pourrait être incompréhensible aux non - initiés de la vie locale.
Bonne analyse à tous !
Le Comité RRC
12 ans de descente en enfer
PAR PASCAL WALLART
1 10 juin 2012 : en totalisant 16,71 % des suffrages héninois lors du premier tour des législatives, Philippe Kemel place la barre de l'influence socialiste au plus bas sur l'échiquier politique de la ville. Mais comment, diable, un parti qui fit des décennies durant la pluie et le beau temps à Hénin-Beaumont en est-il arrivé là ? Quels sont les démons intérieurs qui, depuis 2000, ont petit à petit gangrené l'influence du parti à la rose jusqu'à en faire aujourd'hui une peau de chagrin ? Coup de rétro sur une machine politique sacrément grippée...
Un nouveau siècle qui ouvre à Hénin-Beaumont une nouvelle ère. À un an des municipales, Pierre Darchicourt, sur lequel plane depuis toujours l'encombrante image du père n'imagine pas un seul instant perdre son fauteuil majoral. Comme s'il était maire de droit divin... Or, le fils est fait d'un autre bois, bien moins en empathie avec l'homme de la rue que le père ne l'était, et la ville bruisse de rumeurs peu amènes pour celui qui est également vice-président à la Région... On le dit en indélicatesse avec la Justice, annonce que la brigade financière s'intéresse aux finances héninoises et certains murmurent même que le maire dormirait en prison.
Lourde ambiance. D'autant plus que la maison socialiste héninoise, maison de confiance depuis toujours, commence à se fissurer au fur et à mesure des disgrâces de certains de ses cadres. À commencer par Claude Chopin, fils de l'emblématique Berthe, et qui fut des années durant un des piliers du PS héninois, en en connaissant chaque rouage. Depuis 1995, l'ancien premier adjoint est « tricard » et persona non grata à la mairie... Idem pour Saverio Maldonato, impétueux adjoint aux finances, lui aussi poussé dans la marge par un Pierre Darchicourt ne supportant plus sa fougue difficilement maîtrisable... Ou encore Claude Duberger, secrétaire des Amis de la rose à l'accent rocailleux, qui n'a plus, mais plus du tout, les grâces du maire. « Le problème avec Pierre, c'est qu'il se fâchait avec tout le monde et qu'il se mettait petit à petit à dos aussi bien des militants que des élus. En fait, il n'avait pas de rapports amicaux avec qui que ce soit, il était comme ça, Pierre ! » se souvient Daniel Duquenne, qui était alors du premier cercle de Pierre Darchicourt.
« Il vampirisait Darchicourt ! »
Un problème comportemental dont, en cette année 2000, un Héninois entend bien faire son miel. Il s'appelle Gérard Dalongeville et, jusque début 1999, était directeur de cabinet de Pierre Darchicourt.
Un jeune homme ambitieux, placé quelques années plus tôt par Daniel Percheron auprès du maire d'Hénin-Beaumont pour y faire ses armes. Et qui se révèle très vite un incroyable Machiavel, réussissant en quelques mois à se débarrasser de la Dir'cab jusqu'alors en fonction pour la remplacer. Et se « révéler », comme s'en souvient Daniel Duquenne : « Il n'avait pas son pareil pour manipuler les gens, les flatter et mettre Pierre Darchicourt en porte-à-faux. Lorsqu'il recevait les gens à la place du maire, c'était souvent pour des questions d'emploi, il leur disait que si ça ne dépendait que de lui tout irait bien, mais que le maire ne voulait pas. Et puis il montait Pierre Darchicourt contre nous, il l'avait carrément vampirisé et j'avais même alors été mis sur la touche. Jusqu'à ce que le maire comprenne, grâce au DGS, Philippe Tessier, la vraie nature de Dalongeville. Il l'a finalement coincé avec une histoire de vérification des marchés publics... » Début 1999, fuyant le cabinet plutôt que d'en être viré, Dalongeville est lâché dans la nature et rumine sa vengeance. Qu'il promet terrible. L'homme est alors encore officiellement socialiste et, fort logiquement, va se jeter dans les bras d'autres amis socialistes, dont Jean-Pierre Kucheida... par ailleurs ennemis jurés de cet empêcheur de tourner en rond de Darchicourt. Qui, à la tête du District d'Hénin-Carvin, joue trop souvent les francs-tireurs et les méprise superbement. Et si la haine de ce jeune Héninois barbu était la meilleure des armes pour abattre l'arrogant maire d'Hénin ?
2 « Cette histoire entre Pierre Darchicourt et Gérard Dalongeville, ça nous est un peu passé au-dessus de la tête, à nous, élus de la majorité.
On n'a jamais vraiment su ce qu'il s'est réellement passé entre eux ! Je suis convaincu que Pierre Darchicourt avait autour de lui des gens intègres qui ont essayé de faire des choses, certes commis des erreurs, mais loin, très loin de ce que j'ai pu lire dans le bouquin de Dalongeville. Là, je suis tombé des nues... ». Aujourd'hui « rangé des voitures », en tout cas de la vie politique puisqu'il a largué les amarres depuis quelques années avec le PS, Jean-Luc Lottegier était en 2000 le secrétaire de la section socialiste d'Hénin-Beaumont : « On avait une vie de section qui marchait plutôt bien avec, à la fin des années 90, un peu plus de 200 cartes, ce qui était loin d'être le point culminant de la section, pendant les années Piette, au début des années 80, où on a eu jusqu'à 500 cartés ! » Jean-Luc Lottegier, qui était également l'un des piliers de l'équipe municipale de Pierre Darchicourt, a vécu aux premières loges la grande cassure avec Gérard Dalongeville, en 2000, lorsque celui-ci fait savoir qu'il est candidat à la candidature PS contre Pierre Darchicourt au sein de la section. Une hérésie, un crime de lèse-majesté qui se paiera alors rapidement au prix fort : l'exclusion de Dalongeville du PS. Enfin, en apparence... puisque, dans l'ombre, bon nombre de caciques de la fédé 62, excédés par le comportement hautain de Pierre Darchicourt et persuadés qu'il ne rencontrera plus la même adhésion populaire qu'en 1995, encouragent en sous-main la candidature dissidente du dir'cab revanchard. Dans le même temps, un autre militant socialiste héninois se décide également à entrer dans un combat frontal avec Pierre Darchicourt, en se présentant également contre lui aux primaires de section. Il s'appelle Jacques Nowak, a son franc - parler et les mots qui font mouche pour dénoncer la dérive monarchique du maire d'Hénin... Le temps de la révolte a incontestablement sonné du côté des « damnés du PS » alors que, dans la quiétude de son cabinet, Savério Maldonato, prépare lui aussi la riposte à Darchicourt en donnant asile à Claude Chopin qui implante là-bas son QG... Jean-Luc Lottegier se remémore le vote des primaires de 2000 qui fut sous haute tension : « Je me souviens avoir interdit à Gérard Dalongeville de voter puisqu'il venait d'être exclu par Serge Janquin. Il était venu avec son épouse et ils étaient beaucoup au sein de la section à ne même pas vouloir le laisser entrer dans la salle des votes.
J'ai pris sur moi de l'en autoriser puisque son épouse, elle, avait le droit de voter... Les semaines passant, on a compris que Dalongeville se présenterait tout de même lors de sa campagne comme socialiste, même non carté... » Et pour cause puisque, derrière lui, ils sont nombreux au PS à espérer la chute de la maison Darchicourt, et même au-delà puisque Jean-Marie Alexandre, pour le MRC, ou encore Yves Coquelle, pour le PCF, furent des ardents artisans souterrains de l'option Dalongeville afin de retrouver enfin un peu d'espace politique à Hénin-Beaumont.
La campagne sera irrésistible pour Dalongeville, unissant les grognes des Nowak, Maldonato et Darchicourt et ratissant large, promettant même à tout va des lendemains où il raserait gratis; a contrario, cette campagne sera un véritable chemin de croix pour Pierre Darchicourt, qui fera le service minimum, persuadé qu'in fine les gens le plébisciteront : « Il était convaincu que c'est avec un bilan qu'on gagne une élection. Or, c'est en faisant campagne, et uniquement en faisant campagne qu'on remporte un scrutin. Pierre n'a pas voulu le comprendre ou trop tard. Mais le mal était déjà fait... » Atomisé dès le premier tour, Pierre Darchicourt tentera bien de renverser la vapeur entre les deux tours en promettant de laisser son fauteuil à Jean-Claude Delhaye en cas de victoire, mais le ressort était déjà cassé. Le Dir'cab éconduit, qui a entre-temps largué les amarres avec les Maldonato et Nowak dont il a vite compris qu'il ne pourrait les avoir sous son contrôle, tient sa revanche. Et cette mairie dont il rêvait. Officiellement, le PS a donc perdu Hénin-Beaumont, mais dieu que les apparences sont trompeuses...
3 Mars 2001 : Gérard Dalongeville a réussi le hold-up parfait laissant un PS exsangue autour de Pierre Darchicourt KO debout. On aurait alors pu attendre de l'ancien maire qu'il fasse preuve de force de caractère en partant, toute honte bue, à la reconquête de son siège. Mais il n'en sera rien et son refus de l'obstacle causera très vite d'énormes dissensions dans la famille à la rose...
Le jour de gloire est arrivé pour Gérard Dalongeville en ce dimanche matin où il doit être installé dans sa fonction de maire. Pendant toute la semaine, en mairie, c'est ambiance panique à bord pour une ribambelle de cadres et de proches collaborateurs de Pierre Darchicourt qui quittent le navire héninois pour rejoindre la communauté d'agglomération ou des collectivités voisines.
« Pour moi, cette période, c'est avant tout le jour où Dalongeville est venu me voir dans mon bureau. Ouh là, ce n'est vraiment pas un bon souvenir... D'autant plus que, pendant la semaine précédant l'installation du nouveau conseil, des employés municipaux avaient placardé dans les couloirs "Attention, le loup est de retour dans la bergerie !" », se souvient Daniel Duquenne. Qui, à l'époque était DGS, et eut à souffrir mille morts pendant les quelques mois qui précédèrent sa mutation à la Région.
Revenons à ce fameux « grand dimanche » qui fut conclu par une fête homérique dans l'hôtel de ville où les bouchons sautèrent par centaines jusque tard dans l'après-midi pour ouvrir cette nouvelle ère. Une ère à laquelle Pierre Darchicourt choisira finalement de ne pas apporter sa contribution.
Le jour de l'installation, l'« ex » fait courir le bruit qu'il vient d'être hospitalisé d'urgence pour masquer son refus de vivre une séance humiliante.
Lors de la réunion suivante du conseil, il présentera carrément sa démission, réalisant ainsi une erreur politique qui, à court terme, mènera à sa disgrâce en Région. Daniel Duquenne ouvre à nouveau la boite à souvenirs : « Je lui avais conseillé de ne pas démissionner, en lui expliquant qu'on reviendrait et qu'il fallait qu'il garde une équipe autour de lui. Mais il m'a juste répondu "Tu ne crois pas que je vais me contenter de 3 ou 4 séances de conseil par an, non ça c'est pas pour moi !" Il a démissionné et l'a très vite amèrement regretté ! »
« Darchicourt était appelé Louis XIV ! »
Du côté du secrétariat de la section PS, juste avant les municipales, Jean-Luc Lottegier venait de passer la main à René Albert, un syndicaliste aussi jovial qu'entier, pour se consacrer pleinement à la campagne de Pierre Darchicourt au côté de Nicolas Desfachelle et Jean-Claude Delhaye. « On aurait dû avoir la puce à l'oreille parce que, pendant la campagne, on s'est vite rendus compte que la fédération socialiste n'avait aucune position franche, claire et tranchée par rapport à lui. On a rencontré Serge Janquin à plusieurs reprises qui nous disait juste "Pour moi Dalongeville n'est plus socialiste ! " mais ce n'était jamais suivi de véritable effet, explique Jean-Luc Lottegier. En plus, nous, on la trouvait plutôt incroyable que Dalongeville ait attiré vers lui tous les déçus du système Darchicourt puisqu'il en avait été lui-même l'instigateur. Il faut savoir que c'est Dalongeville et moi qui avions mis Chopin sur la touche de la section PS ! Et puis il a réussi à attirer à lui tout le service technique, là où Pierre Darchicourt était carrément appelé Louis XIV... Pendant toute la période où il a été au cabinet de Pierre Darchicourt, il avait déjà beaucoup assuré sa popularité puisqu'il apparaît que lorsqu'un bouquet de fleurs était envoyé, c'était en double, un au nom du maire et un au sien ; idem pour les courriers qu'il adressait au nom de Pierre Darchicourt et un en son nom. Au bout du compte, il avait fini par être plus fort que le parti socialiste lui-même ! » Un PS qui, d'ailleurs, dès la démission de Pierre Darchicourt enregistrée, va commencer à sérieusement dérailler...
4 Les premiers mois de la mandature Dalongeville marquent une véritable hécatombe sur la liste PS où, l'un après l'autre, les élus démissionnent. Jean-Claude Delhaye, Marcelle Varet et le PRG Guy Gilbert quittent successivement la scène municipale.
Si, sur les bancs de l’opposition socialiste, rabrouée quand elle n'est pas humiliée par un Gérard Dalongeville revanchard à souhait lors de chaque séance de conseil, c'est panique à bord, du côté de la section toujours forte de 217 adhérents, l'eau prend de partout. Il n'a en effet pas fallu deux mois pour que la suffisance de Pierre Darchicourt, aigri de surcroît par son cuisant échec, ne provoque des crises d'urticaire dans les rangs de la section. « Pierre était resté très hautain. Ainsi, lorsqu'il venait au siège, rue Elie-Gruyelle, il ne se mélangeait jamais aux militants et restait cloîtré dans son bureau à l'étage. Pour lui parler, il fallait grimper là-haut et beaucoup avaient du mal à le supporter ! » se souvient Daniel Duquenne.
En mai, le clash est inévitable lorsque le torchon commence à brûler entre l'ancien maire et la trésorière de la section, à savoir son ancienne adjointe à la vie associative, Micheline Rudi. Dont il exige qu'elle lui remette toutes les pièces comptables. Raison invoquée : l'imminente informatisation de la trésorerie... Mais la vraie raison est autre, tout autre même, puisqu'elle tient aux liens d'amitié qu'entretiendrait la trésorière... avec ce félon de Gérard Dalongeville. Dix-neuf ans de carte et trois mandats dictent à Mme Rudi de ne pas jouer les béni oui-oui... Ce qui la pousse à entrer en guerre ouverte avec son ancien patron, rejointe dans cette croisade par le secrétaire de section, en personne, René Albert, qui sonne la charge contre le maire déchu et démissionne de son mandat. « Le vrai problème de Pierre Darchicourt est qu'il n'arrive toujours pas à accepter sa défaite. Et s'en prend à tout un tas de vieux militants qui, comme moi, ont depuis longtemps compris quel était le vrai problème et ne s'enfermeront pas dans ce type de démarche aveugle », tempête alors M. Albert. Qui, avec sa camarade Micheline, va remuer ciel et terre pour extirper le PS de l'influence de Pierre Darchicourt. En septembre, tous deux émettent le voeu de créer une seconde section socialiste à Hénin-Beaumont, une bizarrerie qui a déjà été vécue douloureusement du côté des socialistes de Boulogne ou de Lens... Une initiative qui, bien évidemment, est très très mal prise au sein de la section héninoise que Daniel Duquenne a repris en mains après le forfait de René Albert. Une section au sein de laquelle Pierre Darchicourt s'isole de plus en plus, ayant, juste avant l'été, mis sur la place publique ses différends avec le député (et patron de la circonscription PS) Albert Facon, le qualifiant d'homme « sans scrupules » au « comportement que d'aucuns qualifient de scandaleux » après que ce dernier ait volontairement omis de créditer à Pierre Darchicourt la réalisation de la résidence Léo-Ferré, inaugurée en juin 2001. Et pour laquelle Gérard Dalongeville n'aura eu d'autre mérite que celui d'avoir acquis le ruban tricolore ayant servi à l'inauguration. Combat des chefs, scission en vue et, derrière tout ça, l'ombre de Gérard Dalongeville qui manipule avec jouissance tout ce petit monde en regardant la maison Darchicourt s'effriter. Le Rubicon sera même franchi en septembre 2001 lorsque Micheline Rudi, à la suite de démissions en cascade, finit par devenir conseillère municipale. Et choisit alors en son âme et conscience de tourner le dos à la section darchicourtienne : « J'ai mûrement réfléchi à ce que j'allais faire dans le contexte actuel où nous cherchons à recréer un vrai PS démocratique à Hénin.. Aujourd'hui, ma position est claire. Les décisions que je prendrai au conseil municipal ne viendront que de moi, sans avoir à obéir à un groupe qui, par des comportements rancuniers et irresponsables, s'éloigne de plus en plus de son rôle de "faire avancer notre ville". Je suis toujours socialiste et je le resterai » À deux on fait mieux, paraît-il... Pas sûr !
5 Automne 2001, la série noire continue au sein du groupe municipal PS qui perd mois après mois ses élus. Cette fois-ci, contrairement aux autres, ce n’est pas le dépit ou la déception qui pousse Annick Genty hors du conseil, mais son invalidation par le T.A., sa fonction de responsable de l’UTASS héninoise étant alors jugée comme incompatible avec son mandat municipal…
Ce départ de celle qui, jusqu’alors animait avec pugnacité le groupe socialiste malgré les sarcasmes répétés du maire, permet un intéressant come back… Celui de Jean-Luc Lottegier, secrétaire de la section PS jusqu’aux élections municipales, et qui était l’un des plus fiables lieutenants de Pierre Darchicourt. Il rejoint alors les rescapés de l’équipe Darchicourt, à savoir le discret Beaumontois, Guy Flament, mais aussi l’ancienne adjointe, Martine Drapier, un des symboles de la défunte Darchicourtie. Un PS héninois qui avait un premier ennemi de l’intérieur nommé Gérard Dalongeville, connaissant sur le bout des ongles la maison socialiste et les petits travers de son ancien patron, mais évitant alors soigneusement de retourner les poubelles.
Ce qui n’est pas le cas de Mme Rudi qui, rudoyée par Daniel Duquenne, dans le journal interne du PS « Entre nous » n’hésite pas à révéler qu’en 1999, l’ancien maire avait mis le compte de la section à découvert en commanditant un sondage d’un coût de plus de 9 000 € à la société EDL communication publique. Une prestation dont on ne saura jamais comment elle fut réglée puisque, dixit l’ancienne trésorière, l’émission d’un premier chèque de plus de 6 000 € avait mis le compte du PS héninois à découvert.
On croit que cette année 2001, déjà bien chargée en émotion en a fini avec ses coups de théâtre, eh bien l’on se trompe puisque, quelques jours avant Noël, c’est au tour de Martine Drapier de jeter l’éponge. Ulcérée par le passage dans l’équipe Dalongeville de son ancienne collègue, Micheline Rudi, l’ex-adjointe aux affaires sociales largue les amarres avec la politique et de jeter la première l’opprobre sur certains caciques socialistes du bassin minier ayant délibérément aidé Gérard Dalongeville pour se débarrasser d’un Pierre Darchicourt « qui était tellement bon qu’il inquiétait quelque part son environnement…, Hénin-Beaumont devenait quelque part trop puissante et Pierre Darchicourt trop indépendant ! ». Et la conseillère démissionnaire de poser la question : « Croyez-vous qu’à lui tout seul, Gérard Dalongeville aurait pu financer sa longue campagne?… Le travail de fourmis de l’équipe dissidente, pendant plusieurs années, a été orchestré et alimenté de main de maître par quelques “grands. Hénin-Beaumont était une section forte de l’image socialiste du Pas-de-Calais. Aujourd’hui elle est celle qui se déchire. Quel gâchis ! Il faudra des années pour reconstruire ! » Martine Drapier ne sait pas alors à quel point elle a mis dans le mille. Faisant dans son analyse une seule erreur, et de taille, celle de prévoir lors des législatives prévues six mois plus tard un ticket Facon-Dalongeville.
Un ticket qui, s’il avait existé, aurait peut-être changé le cours de l’Histoire ...